Dissociation of fear initiation and maintenance by breathing-driven prefrontal oscillations 

Does the body play an active role in emotions? Since the original James/Cannon controversy this debate has mainly been fueled by introspective accounts of human experience. Here, we use the animal model to demonstrate a physiological mechanism for bodily feedback and its causal role in the stabilization of emotional states. We report that during fear-related freezing mice breathe at 4Hz and show, using probabilistic modelling, that optogenetic perturbation of this feedback specifically reduces freezing maintenance without impacting its initiation. This rhythm is transmitted by the olfactory bulb to the prefrontal cortex where it organizes neural firing and optogenetic probing of the circuit demonstrates frequency-specific tuning that maximizes prefrontal cortex responsivity at 4Hz, the breathing frequency during freezing. These results point to a brain-body-brain loop in which the initiation of emotional behavior engenders somatic changes which then feedback to the cortex to directly participate in sustaining emotional states.

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https://www.biorxiv.org/content/biorxiv/early/2018/11/12/468264.full.pdf

 

 

 

 

 

Création de souvenirs artificiels pendant le sommeil

Inception : la manipulation des souvenirs pendant le sommeil pour mieux comprendre la mémoire

Le sommeil et la mémoire sont deux des fonctions les plus fondamentales pour la survie dans le règne animal. Chacun de nous peut sentir l’importance du sommeil sur son quotidien lorsqu’il fait l’expérience de son manque. Ce déficit de sommeil entraine l’apparition d’un sentiment de fatigue et affecte les fonctions exécutives, les processus attentionnels et la mémoire. Il est encore très difficile de comprendre précisément, d’un point de vue scientifique, les bases cérébrales de cette fatigue et on ne connait guère plus les mécanismes qui expliquent les effets bénéfiques du sommeil sur l’attention. En revanche, depuis les années 90, on a pu identifier certains processus neuronaux liés à l’amélioration de la mémoire pendant le sommeil, ce qui a fortement dynamisé la recherche scientifique dans ce domaine. Ces découvertes ont été largement commentées dans les médias et il nous parait ici capital de reprendre leurs bases scientifiques et de les replacer dans leur contexte. Nous commencerons donc par une description sommaire du support biologique de la mémoire, ou plutôt des mémoires, avant de détailler les deux grandes hypothèses du rôle du sommeil dans la mémoire. Nous terminerons notre propos en exposant les différents moyens mis à notre disposition pour améliorer les bienfaits du sommeil, sa possible utilisation pour le traitement du stress post-traumatique et nous verrons comment comprendre les mécanismes du sommeil nous aide finalement à mieux comprendre ceux de l’apprentissage durant l’éveil.

 

Le patient HM et les différents types de mémoire

Après les observations du début du 20ème siècle faites par Korsakov, Calparede et Ebbinghaus, c’est sûrement l’étude d’un unique patient, Henry Gustav Molaison, plus connu sous le nom de patient H.M., qui a permis de lever plus clairement le voile sur les grands mystères de la mémoire. Henry Molaison souffrait d’une forme d’épilepsie résistante aux traitements pharmacologiques. Les chirurgiens ont donc utilisé la dernière option disponible à l’époque : l’ablation du foyer de l’épilepsie. Ce dernier était localisé à côté d’une petite structure du cerveau appelée « hippocampe ». Bien que guéri de ses crises d’épilepsies, l’opération ne fut pas un complet succès puisqu’elle causa à ce patient une profonde amnésie : il est devenu incapable de former de nouveaux souvenirs (amnésie antérograde), démontrant ainsi l’importance de l’hippocampe dans la mémorisation. Mais ce déficit purement mnésique montra également que la mémoire est séparée des autres fonctions cognitives. Henry Molaison était en effet capable de réaliser la plupart des activités tout à fait normalement mais ne pouvait pas s’en souvenir au-delà d’une période de quelques minutes.

De manière surprenante, l’ablation de l’hippocampe entraîna des déficits de mémoire pour les souvenirs factuels ou les évènements de sa vie, mais laissa intactes d’autres formes de mémoire comme les conditionnements simples ou les apprentissages moteur. Cette dichotomie aboutit finalement à la distinction entre la mémoire dite « déclarative » ou « explicite », c’est-à-dire une mémoire qui dépend de l’hippocampe et qui est relative à des souvenirs pouvant être rappelés ou verbalisés consciemment, et la mémoire non-déclarative ou implicite.

L’autre observation inattendue fut que H.M. avait totalement perdu le souvenir des évènements relatifs aux quelques années précédant l’opération mais qu’il se souvenait parfaitement de son enfance. Ce phénomène, appelée amnésie rétrograde partielle, a conduit les chercheurs à émettre l’hypothèse selon laquelle l’hippocampe serait nécessaire à la formation des souvenirs. Selon eux, les souvenirs seraient stockés pendant une période limitée dans l’hippocampe avant d’être transférés* au niveau du cortex pour un stockage à très long terme. Cette phase est appelée la consolidation systémique.

Ces études ont permis de montrer que l’hippocampe, une toute petite partie du cerveau est nécessaire pour l’apprentissage et la mémoire. Il n’est toutefois pas possible de conclure définitivement qu’il s’agit du site même de celle-ci. En effet, cela nécessiterait de connaitre le substrat neuronal de la mémoire, ce qui est encore hors d’atteinte. Il est communément admis que l’apprentissage et la mémoire sont dus à la modification des connexions entre les neurones, plus spécifiquement à l’augmentation du poids des synapses qui permettent aux neurones de communiquer entre eux. Ce processus est appelé plasticité synaptique, mais les règles exactes régissant cette plasticité sont encore mal connues.

 

Le sommeil et la mémoire

L’hypothèse selon laquelle le sommeil est important dans la mémoire date du début du siècle. Elle a depuis été confirmée par la recherche expérimentale. De nombreuses études ont ainsi montré qu’un apprentissage modifiait les oscillations du cerveau pendant le sommeil. De plus, il a été démontré qu’un apprentissage suivi d’une phase de sommeil était plus efficace, alors qu’une privation de sommeil après un apprentissage diminuait la performance mnésique. Pourtant, il nous est toujours difficile de comprendre pourquoi une tâche spécifique est améliorée par le sommeil quand d’autres ne semblent pas affectées. Par ailleurs, le sommeil n’est pas un bloc uniforme. En effet, on observe d’une part le sommeil paradoxal (appelé sommeil « REM » en anglais) pendant lequel l’activité électrique du cerveau ressemble à celle de l’éveil. Ce type de sommeil est associé aux rêves ayant un contenu riche. Et d’autre part, on observe le sommeil à ondes lentes, qui correspond à des phases de sommeil séparées en trois temps avec un ralentissement progressif de la fréquence des oscillations, associé à une augmentation de leurs amplitudes. Certains résultats suggèrent que le sommeil à ondes lentes serait bénéfique pour la mémoire déclarative dépendant de l’hippocampe, alors que le sommeil paradoxal serait plutôt impliqué dans la mémoire non-déclarative ou des mémoires ayant une forte implication émotionnelle. Cette hypothèse semble très attractive par son apparente simplicité, mais rentre pourtant en contradiction avec certaines observations. Il reste donc beaucoup de questions sans réponse et des conclusions définitives ne pourront survenir que lorsque l’on aura identifié avec précision les mécanismes neuronaux en jeu.

 

Les deux hypothèses de l’effet bénéfique du sommeil sur la mémoire

Deux grandes théories ont été proposées pour expliquer les effets bénéfiques du sommeil dans la mémoire. Selon la première hypothèse, appelée « homéostasie synaptique (SHY en anglais) », le sommeil serait important pour diminuer le poids des synapses. En effet, comme décrit précédemment, la mémoire est supposée se former dans le cerveau par la modification du poids des synapses qui permettent aux neurones de communiquer entre eux. Ce processus est appelé potentialisation à long terme (PLT). Lors de l’apprentissage, le poids des synapses impliquées dans cet apprentissage est augmenté alors que celui des autres synapses reste inchangé voire diminué. Or, la communication synaptique consomme une grande partie de l’énergie nécessaire au fonctionnement du cerveau ; l’apprentissage et la mémorisation pendant l’éveil s’accompagnent donc d’une forte augmentation de la consommation énergétique.  Le sommeil en diminuant le poids des synapses (dépression synaptique), permettrait, par conséquent, de réaliser de grandes économies d’énergie. Cette théorie très élégante permet ainsi de relier à la fois mémoire et apprentissage, ainsi que sommeil et récupération physique.

La deuxième théorie propose que les informations encodées pendant l’éveil soient rejouées pendant le sommeil et que ces réactivations jouent un rôle crucial pour consolider la mémoire et le transfert des souvenirs de l’hippocampe au cortex (consolidation systémique). Cette théorie permet à la fois d’expliquer les effets bénéfiques du sommeil, qui dans certains cas, augmente la capacité de mémorisation, et de mieux comprendre comment les souvenirs sont progressivement transférés de l’hippocampe au cortex.

Alors que pendant très longtemps, l’hypothèse SHY n’accordait aucune importance aux réactivations du sommeil, une version plus récente propose que toutes les synapses voient leur poids diminuer sauf celles qui sont impliquées lors des réactivations. Ces dernières auraient donc pour rôle de protéger certaines synapses de la dépression synaptique, afin de ne pas oublier les souvenirs importants. Selon la deuxième hypothèse, les synapses réactivées seraient au contraire associées à un renforcement du poids synaptique pour consolider les souvenirs, mais également pour les transférer au niveau de cortex pour un stockage à long terme.

La controverse porte donc sur le type de plasticité ayant lieu pendant le sommeil : dépression ou potentialisation synaptique. Il est encore impossible de trancher définitivement entre les deux puisque d’un point de vue théorique, il est extrêmement difficile de démontrer l’absence d’un phénomène. De plus, d’un point de vue technique, il n’est pas encore possible de mesurer directement le poids des synapses d’un grand nombre de neurones. La controverse risque donc de durer encore longtemps, même si de nombreux chercheurs pensent que les deux types de plasticité peuvent parfaitement coexister permettant à la fois de renforcer les souvenirs importants et d’effacer les autres.

 

Les réactivations du sommeil

Si les deux théories restent opposées sur le type de plasticité à l’œuvre pendant le sommeil, elles reposent toutes les deux sur la nécessité des réactivations du sommeil. Comment ces réactivations ont-elles été observées ? L’influence du sommeil sur la mémoire a trouvé ses lettres de noblesses grâce à l’étude de la mémoire spatiale chez le rongeur. A l’aide des développements technologiques apparus dans les années 90, l’étude de la mémoire spatiale a pu être réalisée à travers l’analyse de l’activité de grands ensembles de neurones chez l’animal libre de ses mouvements.

Les recherches se sont notamment focalisées sur l’activité des neurones hippocampiques (appelés « cellules de lieu »). Ces neurones sont actifs (on dit qu’ils déchargent) lorsqu’un animal occupe un lieu particulier de l’environnement (appelé champ de lieu) (O’Keefe & Nadel, 1978). Cette découverte a valu à son auteur le prix Nobel de médecine en 2014. Comme souvent en science, cela s’avère en réalité plus compliqué. En effet, si chaque neurone ne codait que pour un seul lieu, il faudrait un nombre considérable de neurones pour couvrir tous les environnements que l’on connaît et ce codage serait particulièrement inefficace. Le codage est en fait réalisé par un ensemble de neurones donné, on parle d’assemblée cellulaire. Il s’agit d’un codage combinatoire en population qui est si précis que l’on peut parfaitement prédire la position d’un animal dans un environnement uniquement en regardant l’activité électrique de quelques dizaines de neurones.

Mais quel est le rapport entre ce codage spatial et le sommeil ? C’est en fait grâce à lui que l’on a pu identifier les réactivations du sommeil. Si on place un animal dans un couloir et qu’il réalise toujours la même trajectoire, les cellules de lieu codant pour les différentes parties du couloir seront activées toujours avec la même séquence, selon l’ordre de la position des champs de lieu dans ce corridor. Or, les chercheurs ont observé que les neurones étaient réactivés dans le même ordre durant le sommeil qui suivait l’apprentissage. Ces réactivations étaient observées pendant le sommeil à ondes lentes au moment d’oscillations très rapides et de courte durée appelé « ripples ». Ces observations étaient en accord avec l’hypothèse émise par Gyorgy Buzsaki en 1989, selon laquelle les informations étaient encodées pendant l’éveil et étaient rejouées et consolidées pendant le sommeil, principalement au moment des ripples, ces réactivations agissant comme la répétition dans un apprentissage classique.

Un problème persiste pourtant. En effet, ce n’est pas parce que l’on observe des réactivations neuronales que celles-ci sont vraiment nécessaires. Pour démontrer leur rôle, il faudrait supprimer sélectivement les réactivations du sommeil pour perturber la mémorisation. Or l’identification en temps réel des réactivations est techniquement difficile. Pour contourner ce problème, avec Gabrielle Girardeau et Michael Zugaro au Collège de France, en collaboration avec Gyorgy Buzsaki, nous avons tiré profit du fait que les réactivations ont lieu principalement pendant les ripples. Nous avons ainsi détecté les ripples en temps réel et utilisé une stimulation électrique pour supprimer toute l’activité neuronale de l’hippocampe associée, empêchant par conséquent toutes les réactivations. Les rats devaient résoudre une tâche de mémoire spatiale sur un labyrinthe radial, pour retrouver de la nourriture placée dans seulement 3 des 8 bras du labyrinthe. Les stimulations étaient déclenchées chaque jour, pendant l’heure de sommeil qui suivait l’apprentissage. La suppression des ripples a entrainé une diminution de la performance des rats démontrant ainsi que les ripples participent activement à l’apprentissage.

 

Création de souvenir artificiels dans la mémoire : une démonstration de l’existence des réactivations

Si cette expérience démontrait le rôle des ripples dans la consolidation de la mémoire, le lien avec les réactivations n’était qu’indirect. Pour s’attaquer à cette question, mon équipe de recherche à l’ESPCI a tenté de faire l’inverse : au lieu de perturber la mémoire, nous avons tenté d’utiliser les réactivations du sommeil pour créer un souvenir artificiel grâce à une interface cerveau-machine. Le but de cette interface cerveau-machine est d’associer la décharge d’une « cellule de lieu » de l’hippocampe avec une stimulation électrique du circuit de la récompense pendant le sommeil. En d’autres termes, nous avons essayé de donner une récompense pendant que l’animal « rêvait [1]» ou plus précisément lorsqu’il « rejouait » un endroit précis. Pour ce faire, nous avons utilisé des stimulations du faisceau médian prosencéphalique (MFB), connue pour induire une forte récompense chez le rongeur et fréquemment utilisé comme renforcement positif dans des tâches comportementales.

Au moyen de l’interface cerveau-machine développée, nous avons associé les réactivations spontanées d’une cellule de lieu pendant le sommeil à une stimulation de récompense, afin de créer artificiellement une préférence de lieu pour l’endroit représenté par celle-ci. Au réveil les souris allaient effectivement dans le champ de lieu du neurone utilisé, démontrant ainsi la possibilité́ de créer des souvenirs artificiels pendant le sommeil. Le temps passé dans le champ de lieu était augmenté significativement alors que le temps mis pour rentrer dans le champ de lieu pour la première fois était diminué. De plus, cet effet n’était visible que dans les premiers essais après le réveil. Comme aucune récompense n’était présentée au réveil de l’animal, le fait qu’il se dirige directement dans le champ de lieu du neurone stimulé suggérait que l’animal s’y rendait pensant y retrouver une récompense. Ceci correspond en fait à une procédure d’extinction classiquement utilisée pour définir un comportement dirigé vers un but (l’animal fait une action pour obtenir une récompense et cesse de faire cette action quand l’action n’est plus récompensée).  L’association cellule de lieu-récompense s’est donc manifestée au réveil au niveau comportemental par une association lieu-récompense. Cela démontrait que les cellules de lieu détenaient la même information spatiale durant la navigation et durant le sommeil et donc l’existence des réactivations neuronales pendant le sommeil. Cela mettait également en évidence le fait qu’elles avaient bien un rôle causal dans la navigation spatiale alors que leur rôle n’était jusqu’à présent montré que par des études corrélatives.

Enfin l’utilisation du souvenir artificiellement créé dans un comportement dirigé vers un but nous a permis de prouver qu’il était possible de générer des souvenirs explicites durant le sommeil. Certaines études avaient en effet montré que l’on pouvait créer des conditionnements simples pendant le sommeil, mais dans toutes ces études, l’apprentissage correspondait à l’apparition d’une réaction réflexe à un stimulus. Dans notre cas, aucun stimulus n’était présenté au réveil, l’animal se déplaçait librement mais « choisissait » d’aller dans le champ de lieu. L’ensemble de ces observations montre qu’il est possible de créer des souvenirs artificiels explicites pendant le sommeil. Plus précisément, il est possible de changer la valence émotionnelle d’un souvenir pendant le sommeil : le rendre plus positif ou potentiellement plus négatif.

 

Quelles applications chez l’homme ?

Une des applications possibles de cette technologie serait le développement de nouvelles thérapies pour soigner le stress post-traumatique. Une des thérapies utilisées actuellement consiste à replacer artificiellement les patients dans la situation traumatique tout en y associant un contexte apaisant pour casser la réaction pathologique de peur. Cependant, quand les patients doivent repenser au souvenir traumatique dans le but de modifier leur valence émotionnelle, ils le font dans des conditions qui ne permettent pas le rappel exact de la trace mnésique de l’événement traumatique. En effet, le patient sait que ce rappel n’est pas réel, mais plus encore, le cerveau lui-même ne se laisse pas tromper, ce qui constitue l’une des hypothèses du relatif manque d’efficacité de ces thérapies. Si l’on pouvait identifier les réactivations des souvenirs traumatiques pendant le sommeil, nous pensons que cela correspondrait au moment optimal pour pouvoir supprimer l’association pathologique avec la réaction de peur générée par l’expérience du traumatisme. Cette modification est plus à même de réussir que pendant l’éveil car le cerveau du patient la considère alors comme bien réelle.

L’ensemble des résultats et des théories présentés ici a abouti au développement de protocoles permettant d’améliorer l’effet bénéfique du sommeil chez l’homme. Il a ainsi été montré que la manipulation de certaines oscillations du sommeil augmentait l’effet bénéfique du sommeil sur la mémoire. La recherche fondamentale cherche maintenant à approfondir les connaissances sur les mécanismes fins mis en jeu pendant le sommeil et la recherche appliquée à améliorer concrètement les effets bénéfiques du sommeil sur la mémorisation et à le rendre accessible au plus grand nombre. Peut-on améliorer les performances des sportifs pendant leur sommeil ? Peut-on limiter les méfaits des maladies neurodégénératives ? Autant de questions découlant de ces travaux auxquels les chercheurs tentent d’apporter des réponses.

 

 

 

 

 

 

[1] Il n’est rigoureusement pas possible de parler de rêve chez l’animal puisqu’on ne peut pas démontrer que l’animal a une expérience consciente pendant son sommeil. Nous pouvons simplement conclure que les cellules de lieu d’un endroit particulier sont actives pendant le sommeil, comme si l’animal rejouait cette expérience. DE plus, les réactivations au moment des ripples sont observées pendant le sommeil à ondes lentes et pas pendant le sommeil paradoxal ou la majeure partie de rêves sont observés.

 

tPa, Stroke and Memory

mri-782457_1920During my thesis, I studied the role of a protease involved in thrombolysis (destruction of blood clot) the tissue-type plasminogen activator (tPA), which is so far the only available treatment for stroke in human (Benchenane et al. Trends Neurosci 2004). But tPA is also capable of cleaving the NR1 sub-unit of the NMDA receptor leading to an increase in calcium influx into the neurons that enhance ischemic neuronal death (Nicole et al., 2001, Fernandez-Monreal et al., J Biol Chem 2004).
The aim is therfore to enhance tPA efficiency in clinical practice by preventing the deleterious effect of tPA in the brain parenchyma without affecting it beneficial effect in the vascular compartment. Two strategies can be used for this purpose:
  1. blockade of the crossing of the blood brain barrier (BBB)
  2. prevent its effect directly in the brain parenchyma.
I have shown that tPA crosses the intact blood-brain barrier and that this was mediated by transcytosis mediated by a receptor: the LDL receptor?related protein (Benchenane et al. Circulation 2005, Benchenane et al., Stroke 2005). However, therapeutic strategy that aim at blocking this receptor is not usable since this receptor is also involve in clearance of the tPA from the blood. This might enhanced the level of circulating tPA which might increase the risk of hemorrhagic transformation.
We then study the action mechanism of tPA in the brain parenchyma. I have shown that vaccination with the recombinant ATD-NR1 (that leads to the generation of antibody which prevent the cleavage of the NMDA receptor by the tPA) was neuroprotective in a model of cerebral ischemia and also prevents the potentiating effect of tPA on NMDA-induced striatal lesion in mice (Benchenane et al., J Cell Sci 2007). This strategy is currently in pre-clinical test, and a patent has been done in collaboration with a pharmaceutical company in order to perform a clinical trial with the co-administration of tPA and the antibody.
Interestingly, tPA is also involved in learning and memory and is induced after protocols of long-term potentiation. We have shown in vivo that the cleavage of the NMDA receptor by the tPA was important for memory since this protocol of vaccination leads to deficits in spatial and social memory (Benchenane et al., J Cell Sci 2007). This shows in vivo that the cleavage of the NMDA receptor is a new way to modulate its function and a new way to mediate the formation of new memory traces.

Oscillations & memory

photo-256887_1920Memory is fundamental to human life. It allows us to acquire and use information to adapt our behavior in response to experience. Memory is not a unitary concept but is composed of multiple memory types that involve different neuroanatomic structures (Squire, 2004). The memory of facts and events, called declarative memory has been shown to rely on the hippocampus for its formation and temporary storage. But in its initial form, the memory trace is still vulnerable to interference. Thus memory traces, initially labile, are remodeled to become durably stored and retrievable. This process has been called memory consolidation. It occurs in two successive periods. First, the trace is stabilized within the hippocampus; a phase that has been called “cellular consolidation” mainly because several cellular and molecular pathways that mediate this consolidation have been discovered. This has been related to the long-term modification of synaptic weight of particular synapses (increase: long-term potentiation (LTP) or decrease: long-term depression, (LTD)). Interestingly, all the treatments that affect LTP also affect long-term memory making LTP the mostly likely cellular correlates of long-term memory. But this is not the final stage, indeed the memory trace undergoes a second step of consolidation by being transferred in neocortical sites. This has been called “systemic consolidation” since it relies on communication between different brain structures.

Brain states and memory processes

In fact, this hypothesis of consolidation that had been proposed in the 70’s by theoretical works (Marr, 1970; McClelland et al., 1995) but has received many several experimental validations and extensions. Of the most important is its relation to internal brain states. Indeed the brain is not a passive structure that receives and processes external information but is the site of different modes of activity, mainly revealed by extracellular recordings of the electroencephalogram, local field potential and action potentials. Early observation of EEG identified different oscillation mode that were different across conscious states especially when comparing rest and sleep and those oscillation patterns have been called brain states. EEG during conscious, waking behavior demonstrated low-amplitude, “desynchronized” patterns, while sleep and unconscious states were associated with large irregular fluctuation of the local filed potential. Subsequent studies showed that these brain states differ according to the structure of recording and tried to link each pattern of oscillations to behavioral or conscious states.
To summarize, three main brain states have been clearly identify and characterize: 1) the theta state corresponding to awake activity (mostly when the rat is moving) showing desynchronized activity in the cortex and theta oscillation (5-10 Hz) in the hippocampus, 2) the slow-wave sleep (SWS): showing large irregular activity (slow oscillation) in the cortex while the hippocampus shows large depolarization in the stratum radiatum (sharp waves) associated with short lasting burst of oscillations at 200Hz in the pyramidal layer (ripples), 3) the REM sleep: (for rapid-eye movement sleep) , also called paradoxal sleep since brain activity is very similar to awake activity i.e. desynchronized activity in the cortex and theta oscillations in the hippocampus. Of course, there are mainly other oscillatory patterns observed in the cortex, and their full characterization and the identification of their cognitive correlates constitute an intense topic, especially concerning attention.
Concerning learning and memory, it has been proposed that each sequential phases of memory (encoding, consolidation) are related to different internal brain states. The two-stage memory consolidation theory postulates that encoding occurs during hippocampal theta oscillations, and consolidation is supposed to take place during SWS, involving reactivation that occurs during the sharp-waves-ripples complexes (SPW-Rs) (Buzsaki, 1989).

During my post-doctoral stage, I have provided further information that validate and extend several of these hypotheses.

Encoding in the theta states and consolidation during ripples in the hippocampal-prefrontal network: role of the dopamine

First, I found that the two-stage memory consolidation theory does not only rely on the sole hippocampus (as initially proposed) but can also be extended to the hippocampal-prefrontal network. I have shown that during learning, coherence in the theta band between the hippocampus (Hpc) and the prefrontal cortex (Pfc) occurs when the rat was able to solve the behavioral task and more precisely at time of reward prediction. At this point, during elevated Hpc-Pfc theta coherence and upon new learning, there are profound modifications of the neuronal network within the PFc. Hpc theta-modulated Pfc cells shift phase preference leading to the formation of Pfc cell assemblies. Activity synchronization then lead to synaptic plasticity and to the consolidation of assembly-related memory traces, as shown by the enhanced replay of high-coherence related assemblies during post-training SPW-Rs. These findings, taken together, point to a possible mechanism wherein theta coherence would help to determine which information is reactivated during sleep and thus consolidated in long-term memory. Thus, the Hpc/neocortical axis, deeply implicated in memory consolidation (Marr, 1970; Buzsaki, 1989; McClelland et al., 1995), may also be responsible during memory encoding, for the selection of the relevant information to be retained, under dopaminergic control. Indeed, most of the results obtained in vivo after learning at the time of reward prediction (Hpc-Pfc theta coherence, phase shift in the Pfc) can be mimicked in anesthetized rats with dopamine injection in the Pfc (Benchenane et al. Neuron 2010, Benchenane et al. Curr Opinion Neurobiol 2011, Peyrache, Khamassi, Benchenane et al. Nat Neurosci 2009, Battaglia, Benchenane et al., Trends Cogn Sci 2011)

Causal role of the sharp-waves ripples in memory consolidation.

The second main finding of my post-doctoral studies was to identify the causal role of ripples on learning and memory consolidation. Indeed, this link was at that time only based on correlative studies. By using closed loop between neuronal activity and stimulation (classically used in brain machine interface), we showed that selective ripples suppression during sleep following spatial task impaired learning (Girardeau*, Benchenane* et al., Nat Neurosci 2009, co-authorship). Reactivations appeared therefore to be necessary to memory consolidation as subsequent performance depends on those ripples event.

Karim Benchenane

Full permanent CNRS Researcher (CR1)
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Currently: Leader of ATIP/Avenir team Memory Oscillations and Brain states at ESPCI ParisTech
Research focus: Brain states, oscillation and memory processes
AERES evaluation for the project : A+

in Laboratory of Neurobiology – UMR 7637 CNRS ESPCI

2009-2011: Team Navigation, Memory and Aging, in the Laboratory of Neurobiology of Adaptative Processes, University Pierre and Marie Curie, UMR 7102, Paris, France.
Research focus: Brain states, oscillation and memory processes
2006-2009: Post-doctoral scholar at the LPPA Collège de France, CNRS UMR 7152, Paris, France.
PI: Sidney Wiener.
Research focus: Role of sleep in memory consolidation and interaction between hippocampus and prefrontal cortex.

2005:Post-doctoral scholar at the CMBN, Rutgers University, Newark, USA. PI: Esther Nimchinsky
Research focus: Study of the role of astrocytes in neuronal plasticity with two-photon microscopy.

Graduate Studies

2004: PhD in Molecular and Cellular Neuroscience in UMR 6551, University de Caen – CNRS, Caen, France.
Award date Dec, 21th 2004. PhD advisors Pr Denis Vivien and Dr Omar Touzani.
Research focus: Interaction between the tissue-type plasminogen activator and the NMDA receptor: involvement in ischemic neuronal death and in learning and memory.

To read my thesis

Undergraduate Studies

• Bachelor, Master in Biology (2000)
• Bachelor in Psychology (2000)
• Preparatory classes for competitive exams to enter french ‘Grandes Ecoles’ (Mathematics & Physics)

Supervision of students

  • Gaetan de Lavilléon (PhD student; co-direction with Laure Rondi-Reig);
  • Marie Lacroix (PhD student, co-direction with André Klarsfeld);
  • Sophie Bagur (Master, ENS Ulm, 2013)
  • Lisa Roux (PhD; principal advisor: Christian Giaume, 2010-2011);
  • Noelia Do Carmo Blanco (Master 2nd year, 2013);
  • Matthieu Komora (Master 1st year, 2013);
  • Parvaneh Adibpour (Master 1st year, 2012);
  • Mathieu Tihy (Master 1st year, 2011);
  • Raphaelle Kulis (Engineer ESPCI 1st year, 2012);
  • Baptiste Guédon (Engineer Ecole Centrale Paris 3rd year, 2012);
  • Karim El Kanbi (Engineer Ecole Centrale Paris 3rd year, 2012);
  • Joachim Zentic (Engineer Ecole Centrale Paris 3rd year, 2012).

Funding

  • 2016: ERC Consolidator Grant
  • 2013: Equipe ATIP/Avenir (280 000 € , PI Karim Benchenane)
  • 2013: Programme Emergence de la ville de Paris (300 000 €, PI Karim Benchenane)
  • 2013: Funding ITMO Grant (co-PI with Pr Marion Leboyer). Title: Sleep, Inflammation and bipolar disorders (7500 €)
  • 2013: Funding ANR Grant (Title: AstroSleep, 74809 €, PI: Christian Giaume)
  • 2013: Funding by the ESPCI (team installation) (75000 €)
  • 2010: Funding Neuroscience and Computational Neuroinformatic, Neuro-IC (35 000 €).
  • Principal investigator of the Project entitled: « MMN-P3B: A cortical column model to account for the mismatch negativity in the auditory pathway » (in collaboration with Dr. Stanislas Dehaene and Dr. Alain Destexhe).
  • PhD fellowship from the French ministry of Research

Awards and prizes

• Award  “Prix la Recherche” (2011):
Best article in Neuroscience for 2010 delivered by the journal La Recherche, for the study Benchenane K, Peyrache A, Khamassi M, Tierney PL, Gioanni Y, Battaglia FP, Wiener SI. (2010) Coherent theta oscillations and reorganization of spike timing in the hippocampal-prefrontal network upon learning. Neuron, June 24;66(6):921-36.

• Award AXA–French Academy of Science (2010):
“Major advances in biological studies in France presented by the authors” for the article: Girardeau G*,Benchenane K*, Wiener SI, Buzsáki G, Zugaro MB. (2010) « Selective suppression of hippocampal ripples perturbes learning in a spatial reference memory task ». Nat. Neurosci, Oct;12(10):1222-23. (*equal contribution)

Teaching activities

  • Responsible of a module in the specialty « Ingénierie Biomédicale et Innovation en Neurosciences (IBIN) of the Master BME, University Paris Descartes – Paris Tech (2012-2013)
  • Lecturer in 1st and 2nd year of Master in  University Pierre and Marie Curie (2010 -2012)
  • Lecturer in 2nd year of Master in University Paris-Sud (2012).
  • Lecturer in Engineer school ESPCI-Paris Tech, Paris, France. (2012)
  • Lecturer in 2nd year of Master CogMaster (University Paris Descartes, ENS, EHESS), Paris (2012)
  • Participation to the organization of the 5th national forum of cognitive science (2006)

Valorization and patent

During my PhD, I have shown that a protocol of vaccination that leads to the generation of antibodies that prevent the cleavage of the NMDA receptor by the tissue-type plasminogen activator prevent the deleterious effect of tPA in the brain parenchyma while leaving its beneficial proteolytic action in the blood unaffected(Benchenane et al., J Cell Sci 2007).
This strategy is currently in pre-clinical test, and a patent has been done in collaboration with a pharmaceutical company (Paion) in order to perform a clinical trial with the co-administration of tPA and the antibody.
Patent EP2289542; EUROPEAN PATENT APPLICATION, EP 2 289 542 A1, Treatment of neurological or neurodegenerative disorders. Application number: 09011149.3

Other academic activities

Reviewer for Brain Research, Neuroscience, PLOS One. Circulation, Stroke…

Research Coordination

• Member of the Scientific Council of the French Research Group on Sleep
• Member of the Research Group on Neuroscience of memory (NeuroMem) GDR 2905
• Member of the Research Group on multiple-electrode recording (Multi- electrode Systems and Signal Processing for Neural Networks) GDR 2904

Collaborators (classified by alphabetical order)

Angelo Arleo, Université Pierre et Marie Curie, Paris, France
Thierry Bal, CNRS, Gif sur Yvette, France
Francesco P. Battaglia, Amsterdam University, Amsterdam, The Netherlands
Gyorgy Buzsaki, Rutgers University, Newark, USA
Stanislas Dehaene, INSERM, CEA, Collège de France, Paris, France
Alain Destexhe, CNRS, Gif sur Yvette, France
Christian Giaume, INSERM, Collège de France, Paris, France
Yves Gioanni, Collège de France, Paris, France
Benoît Girard, Université Pierre et Marie Curie, Paris, France
Mark Humphreys, Sheffield University, Sheffield, United Kingdom
Adrien Peyrache, Rutgers University, Newark, USA
Emmanuel Procyk, INSERM, Stem cells and Brain Research Institute, Bron, France
Nathalie Rouach, INSERM, Collège de France, Paris, France
Denis Vivien, INSERM Université de Caen, Caen, France

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Laboratory of Neurobiology, CNRS UMR 7637, at ESPCI ParisTech (Paris, France)

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Le Prix La Recherche

Karim Benchenane receives in October 2011 the Price « La Recherche en Neurosciences » for his article:

Benchenane K. et al. « Coherent theta oscillations and reorganization of spike timing in the hippocampal-prefrontal network upon learning », Neuron 2010 June24;66(6):921-36.